lundi 12 octobre 2009

ERUCTION







Le "rotage", le "rotement", le "re", le rejet de gaz de l'estomac par la bouche adopte une dimension dansante toute particulière quand le mouvement se fait amplement profond. Sortie des limbes. Scène croquée en recul avec deux citoyennes...sur ce coup là en léger retrait. Un dernier chapitre...les gestes se doivent d'être minuscules...l'un mime le pain que l'on trempe, l'autre "touille"avec le petit doigt relevé dans une tasse de café imaginaire. Tout se volatilise et pourtant les corps sont transpirants en fin de séance de travail. On croirait qu'il prend l'hostie et s'empare du calice...Ils sont plus que 12...On sent la tension palpable du bout de leurs doigts...Les corps sont proches, le jeu se joue dans un grand plaisir complice...et les vagues, l'une et l'autre se mêlent et s'entremêlent...le ressac se forme de part en part...Avez-vous perçu la mer à Charleroi ? On parle ici de mouvement de foule. On est sans doute proche de la vague de vendredi...passée inaperçue dans un quotidien...Le tissage et le maillage s'accrochent telle une pièce de lin au cadre du métier...

(texte et photos : Anne)

5 commentaires:

  1. Je rentre du Pilates, bien dans mon corps, rééquilibré dans mon esprit ... Et puis je lis ton texte et tout se fait fête ! Merci pour l'écriture de ce moment choisi ... C'est l'un de ceux dont j'ai envie de me souvenir jusqu'à la fin de ma vie ... Il y en a-t-il un seul que je veuille oublier d'ailleurs ? C'est formidable tous ces petits instants de bonheur, de partage, de connivence, de rire ... Parfois je me dis que ce projet est un privilège ! Il nous reconstruit, il nous fait réfléchir sur nous même, il nous déstructure pour nous mieux reconstruire ... Et nous, on vit ça, presque comme si c'était normal ... et c'en est peut-être encore un peu plus beau ! Merci Anne, ce soir je rêve déjà ... pas besoin de dormir, il suffit de valser avec les mots, les chouettes souvenirs et la perspective d'un avenir mieux encore ... Vivement samedi !

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  2. Ah si tout pouvait être volatile et voluptueux...la vie serait parfaite...
    Heureusement il y a ce genre de vécu pour nous (vous) apporter cette légèreté indispensable, ce recul salvateur.
    PS : on peut voir à travers les (superbes) écrits que notre auteure (nouvelle orthographe) a subi (subit) une notable influence judéo-chrétienne... J'adore...
    Sergeï

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  3. Olivier,
    Dis-moi que cette nuit là, tes chouettes souvenirs ont rencontré un papillon de nuit, que des renards passant par là se sont fait la malle, que le hérisson connu de ta voisine s'est régalé de 3 limaces et que deux lucioles t'ont réveillé au petit matin !
    Sergei
    Je pense que si tout était volatile et voluptueux, ce serait l'enfer sur la terre. Quel ennui ce serait !
    Et puis, je pense que le verbe subir est un verbe non approprié...c'est toi qui parle de volupté ?

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  4. Anne, ce n'est pas tout à fait ça mais ça y ressemble ;-)

    Sergeï, je pense comme Anne : les contrastes sont nécessaires sinon tout est fade. Je ne dis pas que le malheur est nécessaire au bonheur ... Trop de moments géniaux se transformeraient en banalité affligeante, et on en profiteraient moins ... Mais ça ne fait pas de moi un adepte du masochisme, ou de l'ascétisme ... Je n'ose m'avancer en conjoncture sur le cas d'Anne puisque nous n'arrêtons pas de tous nous surprendre l'un l'autre dans ce projet !

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  5. Pourquoi la douleur ne serait-elle pas volatile également? Comme l'éther, éphémère?
    C'est en cela que tout serait merveilleux!

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