dimanche 27 septembre 2009

JOURNEE







La veille : Mince, maman a tout mis au lavage, il faudra que je me lève tôt.

7h45 : Dring

8h45 : Je vais prendre mon bus

9h05 : Attendre dix minutes que les magasins ouvrent.

Envie d’être gris anthracite. Le gris du bitume et de la poussière, celle du labeur.

En contre jour, une accordéoniste me sourit : pas besoin de voir son visage, son corps a parlé au mien. Ce projet m’a changé !

9h55 : Isabelle, désolé, je serai un peu en retard.

10h05 : Bel échauffement que de traverser la ville de bas en haut en dix minutes.

10h20 : Habillé, je suis prêt. Je commence à me rendre utile.

10h40 : On est presque tous là. J’asticote les polyèdres, encore plein de sciure de fabrication.

Shila danse vendredi à Bruxelles, j’irais bien la voir. Elle enverra un mail.

11h00 : On retire ses chaussures et on commence l’échauffement, en allant vers la danse.

Flavia crie, s’époumone, perd sa voix … On sent que le groupe s’énergise. On avance, on fonce, on s’engouffre dans une chorégraphie qui nous dépasse.

Méthode globale aujourd’hui : on sera juste plus tard.

Inlassablement, on répète le même parcours. Je sers de mémoire à plusieurs. C’est fatiguant.

Merci pour vos sourires reconnaissants.

12h30 : On aura qu’une demie heure pour manger aujourd’hui.

Béné et moi jouons à la cantine scolaire. On est rationné : retour des méthodes communistes.

Je centralise les demandes pour les spectacles puisqu’Isabelle me l’a demandé. On se retrouvera tous ensemble. Ce sera chouette.

13h15 : On recommence, le photographe est arrivé.

On discute des costumes … Le spectacle aura lieu en automne et les mini jupes sont bannies.

Je serai gris bitume.

On fait un filage : ça faisait longtemps. On va trop vite, les absents manquent. On est un peu triste de se rendre compte que certains nous ont quitté. On danse avec leur souvenir.

Le musicien est là, on applaudit sa nouvelle musique qui accompagne les fêtards.

Le parcours dansé est cacophonique : on y travaillera la semaine prochaine.

La dernière partie va bien, puis on y ajoute des pas. C’est difficile de tout retenir. Je me concentre et je m’amuse, beaucoup !

Après, séance d’impro. On y rajoute les bruits de bouche.

Applaudissement : ça donnera bien … Il y a encore du travail mais on va y arriver.

On refait quelques mouvements pour le photographe. On s’y donne à fond. Ça fait du bien de se sentir libre de son mouvement.

17h10 : Stop. Flavia rappelle que nos mémoires doivent travailler chaque jour.

Jeudi, on répète avant le Pilâtes : déjà hâte d’y être.

17h20 : Je suis exténué. Dans dix minutes, réunion chez Yuka. C’est dur la vie d’artiste.

19h30 : Fin de la réunion sur le projet de mai, toute autre chose mais je verrais bien un final en contemporain. On a besoin de figurants : les liens entre les projets commencent à voir le jour.

20h00 : Le poulet est petit.

21h30 : Crevé, lavage puis dodo.

22h00 : Il faut quand même que j’écrive ma journée.

Dans un an, je veux retrouver ces lignes et me souvenir de ces fantastiques instants. Pourquoi ma vie ce serait pas ça ? Tout compte fait ... On verra !

Ça y est, je rêve … Il ne suffit plus que d’éteindre le PC et fermé les paupières.

22h30 : Demain, il faudra que je fasse tout le boulot du WE car aujourd’hui, j’ai rien pu/su/voulu faire.

Envie de remercier le monde de me laisser vivre des journées comme celle-ci … et hâte d’être jeudi !

Merci à toi, et toi, et toi ... C'est uniquement grâce à vous que tout ça est possible !
(texte : olivier, photos : Anne)

samedi 19 septembre 2009

COULEUR






L'air est chaud aujourd'hui
On aspire à de la fraîcheur
La journée sera courte
Ils attendent assis
Le spectacle NRJ
De son plein de rien
Il battra dans quelques heures
Les barrières Nadar de côté
Je plonge dans l'ambiance de la ville
Décalage

L'atelier est noir
Les lumières artificielles
Le travail est dense aujourd'hui
La chorégraphie au mur
J'y vois la formation d'un nucléole
La cellule au gré des déplacements
Les groupes sont formés
Se retrouver avec celle que l'on a croisé
Partir avec celui que l'on voyait au loin
Il a décidé d'arrêter
Elles décidées à poursuivre
Et lui qui excelle tire
Plus haut
Lancer la jambe droite
Étirer le talon en inspirant
Tendre à chaque fois un peu plus
Plier la jambe
Déposer sur la jambe gauche dont le pied est au sol
Lever la jambe droite
Les deux jambes en suspension dans l’air
Pivoter du côté droit et tendre la jambe gauche
La tête de l’autre côté
Le corps en arc de cercle
Le poignet droit attrape le bras opposé
S’enrouler
S’asseoir
Attraper la tête en penchant vers la droite
Pas accroupie pour moi
Le bras passe dessous le corps
Se dérouler sur le sol
En lignes de 4 ou 5
Partir en avant
En arrière toute
En oblique vers la droite
Le dernier quart d'heure
Débriefer
Les couleurs de Charleroi
Je suis à pieds quelques mètres
Ma voiture un peu plus bas
Devant Constant elle attendait tout ce samedi.

(texte et photos : Anne)

vendredi 18 septembre 2009

1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 ...


Un, Deux,
Trois, Quatre,
Cinq, Six,
Sept, Huit,

L’un devant l’autre, L’autre devant l’un,
L’un devant l’autre, L’autre devant l’un,
L’un devant l’autre, L’autre devant l’un,
L’autre en l’air et l’un par terre,
L’autre devant l’un, L’un devant l’autre,
L’autre devant l’un, L’un devant l’autre,
L’autre devant l’un, L’un devant l’autre,
L’un en l’autre et l’autre par terre,

Un, Deux,
Trois, Quatre,
Cinq, Six,
Sept, Huit,
On boude,
On regarde le spectacle,
On en a ras-le-bol de ce cours,
Et on se relaxe,

Et on met les deux en même temps,
Et on s’embrouille,
Et on recommence,
Faites attention aux regards,
Mettez de l’intention,
Pensez aux gestes,
Si vous êtes fatigué on s’arrête,
On continue !

Un, Deux,
Trois, Quatre,
Cinq, Six,
Sept, Huit,

Refaire, Re-refaire,
Répéter, Re-répéter,
S’amuser, rire de soi-même,
Se concentrer, Progresser,

Et puis sourire,
Etre fier de soi,
Se dire qu’on y arrivera,
Que c’est pas si difficile que ça,

Et puis, Waouw !
On y arrive, tous ensemble,
On peaufine l’une ou l’autre attitude,
On re-décompose pour mieux accélérer,

Une pause,
Je les regarde,
Ils sont biens,
Ils s’appliquent,
Ils réussissent,
Ils sourient,
Ils sont heureux,
Moi aussi,
Vive la danse !

(texte : Olivier, photo : Anne)

samedi 12 septembre 2009

VOUS











Temps-Corps-Espace...
Nous occupons chaque samedi un lieu...intégré par nous.
Depuis plusieurs semaines, rien n'est laissé au hasard.
Les gestes ici sont tous porteurs de sens.
Chaque geste est vécu par un corps, à un moment précis de son quotidien et dans un espace appartenant à Charleroi.
Tout se construit, tout s'architecture.
Chaque samedi, nous bâtissons notre ville ensemble.
Nous imprimons chacun et chacune à notre façon notre ligne du tableau final.
Je découvre que l'autre est repère pour moi sur mon parcours.
L'autre compte sur moi pour être encore plus lui-même.
Rien ne semble pourtant figé.
Aujourd'hui, toi, puis toi aussi de ce côté et puis toi qui danse avec moi, vous étiez absents et votre vide s'est révélé.
Un cadre est posé, et, librement nous évoluons au gré des séances ritualisées.
Samedi passé, peut-être étais-je un peu plus lente...
Samedi prochain, serais-je plus rapide ?
Là ne réside pas l'essence du travail.
Le corps apprend.
Le corps a besoin de rappels.
Le corps est mémoire.
Mon corps doit intégrer le geste.
Par la suite, tout sera plus fluide.
Connaître ses limites devient en cela un exercice de haut niveau.
Ne pas se satisfaire du minimum mais aller au delà, juste là , avec le plus grand respect de soi .
Ici on ne parle pas performance mais présence à soi.
Quand tu es présent à toi-même sur la scène, et, même si le geste donné se résume en un clignement de paupière, cela en devient beau.

(texte et photos : Anne)

jeudi 10 septembre 2009

DECORS


Début de séance tout en douceur...
Même les éclopés sont attendus.
Réveil du corps.
Le poids des os est supporté par le sol.
Séquence d'ajustement de toutes les parties de nos membres.
Étirer sur toute la longueur.
Se plier pour mieux s'étaler ensuite.
Prendre conscience de chaque muscle.
Torsions de chaque extrémité des os.
Imprimer le mouvement, l'un vers l'intérieur et l'autre vers l'extérieur.
Tapoter la surface de toute la peau.
Se préchauffer.
Y aller.
Aujourd'hui, c'est le corps qui parle d'emblée.
Enfin bouger, danser, jumper.
Chacun selon ses possibilités.
La diversité des gestes.
Travail en sous-groupes.
Découvrir les limites et les surpasser.
Créer des minutes de travail ensemble.
S'inscrire dans un travail collectif.
Être avide d'exigences.
Mesurer l'importance de chacun.
Respecter l'engagement pris.
Sentir que le travail avance et s'intensifie.
Travailler, travailler et encore travailler.
Un bonheur.
Pas besoin de trop parler.
Entrevoir le décors et l'imaginer en réalité.
Les énergies ne demandent qu'à converger vers l'objectif.
(texte et photo : Anne)

jeudi 3 septembre 2009

ONE HUNDRED


Répartition de la force sur les pieds 60/40.
Bien positionner chaque bouton.
Confirmez-moi qu'il y en a bien cinq.
Les moments sont paisibles.
Cinq fois deux tapis pour doubler les épaisseurs.
Travail de centrage.
Inspirer
Expirer.
Fouler l'air de 5 coups de bras saccadés.
Gonfler son poumon gauche.
Basculer de l'autre côté.
Dilater cette fois le poumon droit.
L'oxygène circule.
Émergence d'émotions pour l'une.
Chacun est appliqué ce soir.
Moments d'équilibre discrets.
Douceur et exigence de la posture précise.
Cela s'appelle 10x10 en français.
S'aider du coude gauche encore plié.
Les yeux rivés au ventre, le bas.
S'étirer.
Les paumes des mains vers le haut.
La jambe gauche tendue à 90°.
Le mollet droit tiré par le talon.
Travail de concentration.
Chapeau madame la professeure
Belle rentrée prometteuse.

(texte et photo : Anne)