lundi 7 décembre 2009

VIE


Flavia Ribeiro Wanderley : Par mon travail, j’essaie de traduire des mouvements très concrets, palpables et ... quotidiens dans la danse. Une forme de curiosité sociologique en quelque sorte. Qu’est-ce qui se passe quand on est confronté directement aux gens, quelle que soit leur provenance ou leur tranche d’âge? De cette confrontation naît l'inattendu qui me motive très fort. Plus que de la danse contemporaine, je fais une danse ... d’actualité! Je vois cela comme une sorte de journal, de chronique contemporaine. Un moyen d’être en contact avec ce qui se joue dans le monde sans avoir besoin d’un journal ou d’Internet comme intermédiaire…
Benoît Anciaux : Envie d’aller jusqu’au bout. Projet où on danse, où on bouge son corps. Pour moi, en tant que comédien, un niveau d’apprentissage. C’est important d’avoir des nouvelles expériences dans le domaine de la scène. Envie de danser ma vie, de danser Charleroi. Envie de défendre un projet de Charleroi. L’ambiance entre les participants. C’est un projet où des liens se sont tissés, encore une autre raison. Et pour Mary aussi !!! Pour les gens qui sont là, pour le spectacle, pour l’ouverture de la biennale, pour l’envie d’être sur une scène ... Parce que c’est une création collective et à chaque étape on a découvert de nouvelles choses. Le spectacle s’est construit avec de nouvelles choses, c’est comme si on construisait un décor étape par étape, avec de nouvelles magies ... à part le cauchemar. A un moment, j’ai voulu partir à cause de gens qui m’énervaient. On a mis Charleroi au sol et on danse une journée ... Je trouve ce concept génial. D’ailleurs, quand j’en parle autour du moi, les gens disent «Ah, c’est chouette!» C’est chouette que chacun ait pu exprimer sa relation quotidienne à la ville.
Myriam Bogaarts : C’était une activité qui a réveillé en moi de faire de l’activité physique. J’étais devenue très raide. J’ai bien l’intention de continuer. Ça m’a fait du bien moralement : j’ai oublié mon âge, j’étais avec des jeunes. S’il y avait un autre projet, j’aurais envie de le reprendre malgré que c’était parfois difficile. Quand on a une motivation, on se surpasse, on oublie ses bobos. Toutes l’équipe était formidable : on ne se connaissait pas, des milieux, des âges différents et pas de supériorité, de gros cous ... Tout le monde était à égalité et ça c’était très chouette. Dans le projet, tout le monde a vraiment essayé d’aller jusqu’au bout malgré les difficultés. J’ai moi-même en tant que citoyen envie de dire félicitation à tous mes amis !
Irène Bughin : La danse du quotidien, c’est un super projet qui m’a offert plein de chouettes rencontres. Plusieurs sont devenus des amis que j’espère garder longtemps. J’y ai aussi retrouvé avec plaisir quelques anciennes connaissances. En plus, Flavia et Shila - et tous les autres - m’ont appris à accepter ma marche différente, à surmonter en grande partie mes problèmes de mobilité, en acceptant mes limites. Beaucoup d’efforts, mais la récompense est là. Rien que du bonheur. Merci à tous et à bientôt !
Bénédicte Dehasse : C'est avant tout, pour moi, une belle expérience de vie. Au contact de chacun, j'ai pu affiner mon regard à la "différence". Tous ces moments plein de nos maladresses, de nos découragements et de nos progrès. De nos défis, nos doutes et nos distractions. Nos éclats de rire, nos étonnements...ont fait que nous avons dansé ce que nous sommes! Le spectacle est à notre image: vivant et unique. Il sera impossible de nous imiter!
Marie Dhont : Une belle expérience humaine et une aventure avec moi-même. Une découverte de mes capacités, de mes limites. Première fois que je vais au bout d’un projet malgré les nombreuses difficultés que j’ai rencontrées sur ma route professionnelle, familiale, personnelle ...
Valérie Dubuisson : Laissez-vous aller, laissez-vous porter, ressentez, profitez du spectacle ... simplement.
David Dudas : Ce que j’ai aimé, c’est quand on fait le cauchemar. Je n’aimais pas vraiment le jumping. J’ai bien aimé ici. Parfois, ce n’était pas bien parce que quand on ratait c’était un petit peu mal. J’aime être ici à cause que la copine de ma maman et son fils il est là et que j’ai trouvé des amis.
Raymond Drygalski : En prenant mon pinceau, il se met à danser sur le papier: comme nous, avec Flavia. Elle nous met sur plateau et on se met à danser pour raconter notre histoire ... Quelle magie !
Pascal Isbiai : Ça m’a apporté une confiance en moi. Me faire connaître de mon entourage. Me valoriser. Ils m’ont dit que c’était bien : y en a qui l’ont vu. Découvrir mes capacités. Par le passé, j’avais fait des fêtes d’unités avec les scouts, j’avais pris l’habitude de faire des spectacles. Valoriser mon travail d’artisan. Connaître des gens de différents horizons.
Yannaëlle Loo : J’ai bien aimé. Ce n’est pas difficile pour moi. J’aime bien que quelqu’un m’aide. Pour danser, j’ai envie de commencer la danse. Même pas peur. Je suis capable. J’aime le parcours vite et lent. Je suis contente que des gens viennent voir le spectacle.
Jules Loubris : C’était bien parce qu’on a appris à danser. On s’est fait des amis aussi.
Simon Loubris : J’ai aimé ! Que c’est beau la vie ! Le spectacle, c’est comme la ville «Pays de Charleroi» et puis on danse.
Christian Massart : La première chose que je voulais dire, c’est que dans cette expérience tout le chemin était aussi important que la fin, que le spectacle, l’arrivée. Un journaliste m’avait dit «50 répétitions pour un seul spectacle!» La deuxième chose que je trouve importante, c’est que le spectacle rend les gens beaux. Surtout quand on voit le spectacle complet, il y a une beauté. Je trouve ça très chouette. Ce sont les gestes du quotidien qui deviennent beaux car ils sont dansés, parce qu’ils sont mis en scène. Par contre, j’ai trouvé qu’on était un peu excentré par rapport au reste de la programmation de Charleroi/Danses. C’est un peu dommage.
Léa Nabet : Bon spectacle ! J’aimais tout. Je préférais le labyrinthe.
Nathalie Nabet, la maman de Léa : J’ai découvert un groupe super, ouvert, calme, serein, gentil ... Je n’ai pas l’habitude des gens gentils. Le groupe est un foyer d’échange, de gentillesse et d’ouverture. C’était intéressant de voir la construction d’un projet créatif de l’extérieur. « Quand je serai grande, je voudrai être comme Flavia ! » Léa a grandi. Les différences d’âge et de milieu ne se sont jamais ressenties.
Laylâ Nihoul : J’aimais bien venir ici parce que j’ai appris des choses sur moi et tout ça. J’ai aimé quand on faisait la scène du cauchemar et l’école. Et je n’ai pas aimé le jumping parce qu’à la fin c’était trop dur quand on devait faire les gestes et tout ça.
Bombina Roberti : Je suis venue ici, comment on dit en Français, que, même quand j’ai des problèmes de santé, j’arrive quand même à faire quelque chose. J’ai eu beaucoup de soucis. Maintenant je suis arrivée : je ne suis pas complètement handicapée. Je sais faire quelque chose.
Olivier Roisin : Je connaissais la danse, mais, sans ce spectacle, je n’éprouverais pas cette joie de danser ma vie à chaque instant. Je retiendrai aussi l’esprit fantastique de ce groupe hétéroclite. La nostalgie me guette déjà. En attendant, j’ai juste envie de remercier tous ceux qui ont rendu cela possible, et de leur adresser un énorme bravo aussi. Ça donne bien quand même!
Dylan Ruidant : J’ai voulu essayer. Maman m’a fait venir. J’ai bien aimé le jumping parce que c’est plus pour les jeunes. Le reste, c’est un truc bizarre. J’ai jamais rien compris.
Noemì Ruiz del Olmo: Noemì : (tout sourire) : Ça a bouleversé ma vie. C’était génial. Je ne sais pas comment dire. Il faut le vivre.
Alessandro Spoto : J’ai bien aimé quand on faisait la bagarre. Ce que je n’ai pas aimé, c’est le parcours dansé. J’aimais le jumping. On faisait de la danse, c’était chouette.
Nicole Theys : C’est un projet génial. C’est très bien qu’ils ont pu mettre en scène des non professionnels. J’espère que ça plaira au public et qu’ils auraient encore envie de le voir. Ce n’est pas quelque chose de banal pour des amateurs de faire quelque chose de si grande envergure. On aurait envie que ça continue encore un peu plus longtemps. C’est formidable que dans l’équipe on s’entende très bien. J’espère qu’on se verra encore de temps en temps.
Florence Trifaux : J’ai tout aimé moi ! Ce que j’ai aimé, c’est la diversité qu’il y avait dans le groupe et que, finalement, trente personnes très différentes arrivent à produire quelque chose de cohérent, de beau, de vrai. C’est plus l’expérience humaine et la philosophie de Flavia : tenir compte de nos corps ici, maintenant. De ne pas vouloir nous formater.
Jean-Marie Vaneukem : La danse contemporaine est une surprise pour moi. S’exprimer non plus sur quelque chose d’établi. Les danses standards : il y a des codes mais ici non! C’est de s’exprimer en dehors des codes.
Pauline Dujardin : (animations enfants) : J’ai trouvé ça superbe d’assister à tout ce qui est ressorti de la rencontre des différentes personnes : beaucoup d’écoute et quelque chose de très humain.
Anne Colmant : J'ai appris la force de la présence à soi et aux autres, peu importe la vitesse du mouvement et l'espace parcouru.

(photo : Anne)

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