Réunion de personnes dans un groupe temporaire... Terreau : Charleroi Danses. Moteur commun : générateur Charleroi. Fileuse de toile : Flavia. Mouvementissima : Shila. Bobineur de confiance : Yves. Ici, notre lieu, notre espace, notre recueil, notre dépôt, notre récolteur de mots, notre dévoilement d'impressions...
mercredi 23 décembre 2009
PROLONGEMENT
lundi 7 décembre 2009
DERNIERE REPETITION
J’ai vu un homme malade déclamer son texte malgré tout,
J’ai vu danser un pied souffrant au martyr, J’ai vu une énergie folle, débordante, foisonnante,
J’ai vu une dame aux cheveux d'argent danser hors du temps,
J’ai vu une quinquagénaire se déhancher de plaisir,
J’ai vu une main voler loin vers le ciel, et une autre dessiner sur l’air,
J’ai vu une penseuse perdue au milieu des gradins,
J'ai vu une partenaire assumer l'absence de ses compagnons,
J’ai vu des enfants harassés refaire une dernière fois l’exercice,
J’ai vu l’ordre renaître du chaos, la chorégraphie se dessiner,
J’ai vu l’imminence d’une fin que l’on voudrait lointaine,
J’ai vu un calme immense, une détermination inébranlable,
Et j’ai senti dans l’air des milliers de mercis, de bravos et de joies.
(texte : Olivier, photo : Anne)
VIE
(photo : Anne)
dimanche 6 décembre 2009
LIBRE
mercredi 25 novembre 2009
SILENCE
VOYAGE
Qui ne laisse pas indifférent.
Avec des vents, aussi imprévisibles que décoiffants,
Avec des plaines donnant à se reposer,
Ou les montagnes se laissent grimper.
On pose son sac,
On s'imprègne de la différence.
On regarde,
On écoute,
On sent.
Chaque partie de son corps, de son âme,
Chaque espace libre de son coeur,
Vibre de la découverte.
Et quand il faudra revenir,
C'est plein de sensations retrouvées
Et d'images nouvelles,
Que le quotidien sera coloré.
(texte et photo : Béné)
jeudi 19 novembre 2009
PROJECTION
SOUVENIRS
Ca y est, on y est ... Le spectacle va commencer. On se passe l’énergie, on stresse
ensemble, on parle fort de n’importe quoi. On se place, on vérifie le matériel. tout est à peine à sa place que le public entre déjà, comme un torrent humain. Ils sont nombreux, très nombreux, trop nombreux ! Des gens s'asseyent sur les marches alors qu’ils restent quelques places en haut du jardin.
Après, tout s’enchaîne, très vite. Le seul accro est invisible pour le public. Nous formons une équipe qui sait ce qu’elle doit faire, nous sommes parés à presque toutes les éventualités. Au fur-et-à-mesure, on acquiert de l’assurance, on regarde plus posément ces visages qui nous dé-visagent.
Arrive la scène de nuit, on ne les voit plus, on se prend au jeu de l’étrange. L’énergie change sur le plateau, on se concentre, et on commence à s’amuser. Le parcours dansé réjouit le public en attente de danse ... On y met de la douceur, autant qu’on peut : c’est la partie résolument poétique du spectacle, celle où le quotidien se
métamorphose réellement.
Puis, c’est le jumping, l’énergie remonte d’un cran. Les danseurs sentent venir la fin. On a envie de s’amuser, de se dé-penser. Taper à la machine, prendre le téléphone, déposer le sac, poser une question ... Tous ces gestes habituels sont ici plein d’intentions.
Charles II ! La fin est proche ... Dans le public, des épaules, des mains, des pieds battent la mesure. Ils ne s’en rendent pas compte : l’énergie de la danse est communicative. Seules nos bouches continuent à faire du bruit. Puis, plus rien, la musique et les lampes éteintes ... Un instant de de magique indécision des vingtaines de mains en face de nous.
Enfin, un triomphe, un tonnerre d’applaudissements : on revient, une fois, deux fois, trois fois ... On ne les compte plus. Je crie : «Vous voulez qu’on refasse un jumping ?» ... Et voilà, c’est parti ! On recommence, on s’amuse, follement ! Le public n’arrête pas de frapper dans ses mains : ils dansent, tous, j’en suis certain. Je saute plus haut, j’accentue les mimiques, je m’amuse follement, et surtout je souris ! On n’est plus dans le quotidien, même dansé. On est passé dans une autre dimension : le spectacle, l’échange d’énergie, l’absence de contrôle, l’amusement pur, la joie, le bonheur ... Un triomphe ! On sort juste avant Charles II, la tête haute, le sourire aux lèvres ... un sentiment d’extase gonflant nos poitrines. Fantastique ! Génial ! Inoubliable !
On a hâte d’être à la reprise du 11 et 12 décembre ! En attendant, il faudra ranger nos quotidiens laissés
à l’abandon. On oubliera jamais ce jour-là, cet instant artistique dans nos vies ordinaires ... Merci à
la Terre entière d’avoir rendu ce moment possible !
(texte : Olivier, photos : Anne)
dimanche 15 novembre 2009
OUTIL
(texte et photo : Anne)
samedi 7 novembre 2009
CENTRER
jeudi 5 novembre 2009
MIETTES
Il appelle cela le refuge.
Les miettes de cent wafers se comptent par milliers.
Le 56ème paquet ouvert cet après-midi.
Un néon tout au plus éclaire l'endroit.
Sur la droite, en entrant, une couche à l'indienne.
Nos petits de la troupe se prélassent et jouent à Uno.
Il s'écrie, assis de toute sa hauteur, d'une chaise noire pliante :
- Vous mon public, vous qui m'aimez tant, moi !
Moi qui suis beau
Regardez-moi.
Autour de la table : 6 convives
Le dialogue entre les personnages donne ceci...
Échantillon de nos moments de relâche
Exactement 2 minutes...
-Est-ce que tu m'aimes ?
-Beaucoup !
-Tu as remarqué ?
-Oui, elle se sent en sécurité avec moi, hors danger...
-Moi, je ne sais pas écrire
-Il doit y avoir de cela aussi !
-Mes amis me l'ont déjà dit
-Quoi ?
-Que c'est elle ou son compagnon qui est en danger ?
-Comment se fait-il que je l'aime ?
-Tu ne cours aucun risque ma belle
-Avec lui, tu peux profiter de tous les avantages...
-C'est quoi tes avantages ?
-Mes beaux yeux
Mon corps de rêve
Que je te comprenne
Que je te mette en valeur
Que je t'écoute
-Eh toi, tu vas tomber amoureuse de moi aussi ?
-On est tous un peu gêné au début
-Tu bloques sur une phrase ?
-Es-tu d'accord ?
-Comment tu fais ce mouvement ?
-On est un peu trop...
-Si tu comptes 8 temps...c'est long
-4 temps, c'est court !
-Le lit est grand
-Et toi J-M...
Pourquoi es-tu là ?
-Micro trottoir !
-Il manquait quatre hommes...
(texte et photo : Anne)
FLUIDITE
La lune m'apparaît comme ovale et orange.
Cette journée de break, avant la dernière ligne droite au PBA, touche à sa fin.
Quand l'eau va et vient, il y a comme un mouvement d'une grande fluidité; quelque chose de l'ordre de la caresse.
N'y a t'il pas quelque chose qui manque dans notre "parcours dansé"?
Un moment de fluidité et de tendresse.
De l'amour?
Le long du canal qui amène à la mer, des canards attirent mon attention.
Mon observation et l'étonnement que je manifeste est à ce point qu'il questionne l'enfant qui est à côté de moi.
Je pars d'un grand éclat de rire: de quatre directions différentes, les canards, en ligne, rangés, se précipitent pour se rejoindre et puis...s'éclipsent sur l'eau dans différentes directions.
je viens d'assister au regroupement dans Charles II et de son éclatement en étoile.
Tout me ramène à ces 8 mois passés entre nous.
Il y a un temps pour tout.
Un temps pour vivre fort et ...pour quitter aussi.
samedi 31 octobre 2009
ABEILLE
A fleur de sol
Elle stimule les os
Les pattes sont enrobées de tapes
Ficelées comme des cadeaux
L'emballage doit tenir quelques jours
Les raccords se font nets
La régie s'active
Le son se peaufine
La lumière trace notre contour
La nuit se creuse
La pénombre recouvre les silhouettes
Discrètes et coquins s'entremêlent
Entre verres fuschia et flash frontal
Baptisée abeille
Avec humour
L'une glisse
L'autre s'agenouille
Celle-là se recroqueville
Celui-ci s'échappe
L'espace se fait clos
L'angoisse se concentre
Tristesse
Colère
Honte
Peur
Quand tu nous tiens
C'est notre ville
Qui parle
Le réveil se fait alors au loin
Couloirs automates
D'avant
En arrière
Les plus petits
observent
Tirent
Jouent
S'activent
réveillent
La nuit profonde
Les battements
Les basses
Dans ce coin
Ils s'esclaffent
(texte et photo : Anne)
dimanche 25 octobre 2009
FLUX
Déplacement de personne
Écrit volontairement sans S
Ou perpétuel arrêt de travail
Dans ce cas, plus aucun flux
La gestion des flux !
Maître mot d'une époque...
Les flux intéressent le monde
Les actionnaires
Les logisticiens
Les N+1
Et ... les chorégraphes
On travaille le nombre
Présentons de beaux tableaux
Colorés
Croisés
Dynamisés
Interconnectés
Tous porteurs d'un mouvement
Expression d'une énergie
A 15 h
Heure d'hiver
Il a fait partie d'un flux
Toujours le même trajet
Le même sens
Les vitesses peuvent différer
Le lent dépassé par le rapide
La seule variable de l'exercice
Être dans le flux
Être hors flux
Être le flux
(texte et photo : Anne)
mercredi 21 octobre 2009
HAKA BENE
(texte : Béné et Anne, photo : Anne)
lundi 12 octobre 2009
ERUCTION
(texte et photos : Anne)
mardi 6 octobre 2009
ECHAFAUD
(texte et photo : Anne)
dimanche 4 octobre 2009
JUMPING
A intervalles réguliers.
Il est présent.
Une heure et 10 minutes à chercher.
Léger tapotement de touches du clavier noir.
Ses preuves dans le rabat vert.
Il ne lui reste que ses ongles un peu noircis de terre.
La tienne.
La sienne.
Il confie que le cheval l'a reconnu au loin à 20 mètres.
Ruades en enfilade.
Pas d'oubli.
Souvenir de trois cent vingt deux jours.
Des précieux soins offerts.
Aucune parole.
Les sabots foulent la terre.
Le tempo du cavalier résonne.
La ville carolo l'appelait hier.
Aujourd'hui, SDF, c'est le boutiquer du coin qui le tolère.
Ses cheveux hirsutes et taillés avec soin.
Il est prêt.
Il galope.
Il est loin.
Enfin.
(texte et photo : Anne)
samedi 3 octobre 2009
NOCTURNE
Charleroi, la nuit, c’est toutes ces petites anecdotes, tous ces petits clichés, simplement authentiques.
(texte : Olivier, photo : Anne)
dimanche 27 septembre 2009
JOURNEE
7h45 : Dring
8h45 : Je vais prendre mon bus
9h05 : Attendre dix minutes que les magasins ouvrent.
Envie d’être gris anthracite. Le gris du bitume et de la poussière, celle du labeur.
En contre jour, une accordéoniste me sourit : pas besoin de voir son visage, son corps a parlé au mien. Ce projet m’a changé !
9h55 : Isabelle, désolé, je serai un peu en retard.
10h05 : Bel échauffement que de traverser la ville de bas en haut en dix minutes.
10h20 : Habillé, je suis prêt. Je commence à me rendre utile.
10h40 : On est presque tous là. J’asticote les polyèdres, encore plein de sciure de fabrication.
Shila danse vendredi à Bruxelles, j’irais bien la voir. Elle enverra un mail.
11h00 : On retire ses chaussures et on commence l’échauffement, en allant vers la danse.
Flavia crie, s’époumone, perd sa voix … On sent que le groupe s’énergise. On avance, on fonce, on s’engouffre dans une chorégraphie qui nous dépasse.
Méthode globale aujourd’hui : on sera juste plus tard.
Inlassablement, on répète le même parcours. Je sers de mémoire à plusieurs. C’est fatiguant.
Merci pour vos sourires reconnaissants.
12h30 : On aura qu’une demie heure pour manger aujourd’hui.
Béné et moi jouons à la cantine scolaire. On est rationné : retour des méthodes communistes.
Je centralise les demandes pour les spectacles puisqu’Isabelle me l’a demandé. On se retrouvera tous ensemble. Ce sera chouette.
13h15 : On recommence, le photographe est arrivé.
On discute des costumes … Le spectacle aura lieu en automne et les mini jupes sont bannies.
Je serai gris bitume.
On fait un filage : ça faisait longtemps. On va trop vite, les absents manquent. On est un peu triste de se rendre compte que certains nous ont quitté. On danse avec leur souvenir.
Le musicien est là, on applaudit sa nouvelle musique qui accompagne les fêtards.
Le parcours dansé est cacophonique : on y travaillera la semaine prochaine.
La dernière partie va bien, puis on y ajoute des pas. C’est difficile de tout retenir. Je me concentre et je m’amuse, beaucoup !
Après, séance d’impro. On y rajoute les bruits de bouche.
Applaudissement : ça donnera bien … Il y a encore du travail mais on va y arriver.
On refait quelques mouvements pour le photographe. On s’y donne à fond. Ça fait du bien de se sentir libre de son mouvement.
17h10 : Stop. Flavia rappelle que nos mémoires doivent travailler chaque jour.
Jeudi, on répète avant le Pilâtes : déjà hâte d’y être.
17h20 : Je suis exténué. Dans dix minutes, réunion chez Yuka. C’est dur la vie d’artiste.
19h30 : Fin de la réunion sur le projet de mai, toute autre chose mais je verrais bien un final en contemporain. On a besoin de figurants : les liens entre les projets commencent à voir le jour.
20h00 : Le poulet est petit.
21h30 : Crevé, lavage puis dodo.
22h00 : Il faut quand même que j’écrive ma journée.
Dans un an, je veux retrouver ces lignes et me souvenir de ces fantastiques instants. Pourquoi ma vie ce serait pas ça ? Tout compte fait ... On verra !
Ça y est, je rêve … Il ne suffit plus que d’éteindre le PC et fermé les paupières.
22h30 : Demain, il faudra que je fasse tout le boulot du WE car aujourd’hui, j’ai rien pu/su/voulu faire.
Envie de remercier le monde de me laisser vivre des journées comme celle-ci … et hâte d’être jeudi !
Merci à toi, et toi, et toi ... C'est uniquement grâce à vous que tout ça est possible !
samedi 19 septembre 2009
COULEUR
De son plein de rien
Les barrières Nadar de côté
Je plonge dans l'ambiance de la ville
Les lumières artificielles
Le travail est dense aujourd'hui
La chorégraphie au mur
J'y vois la formation d'un nucléole
La cellule au gré des déplacements
Les groupes sont formés
Se retrouver avec celle que l'on a croisé
Partir avec celui que l'on voyait au loin
Elles décidées à poursuivre
Et lui qui excelle tire
Plus haut
Lancer la jambe droite
Étirer le talon en inspirant
Tendre à chaque fois un peu plus
Plier la jambe
Déposer sur la jambe gauche dont le pied est au sol
Lever la jambe droite
Les deux jambes en suspension dans l’air
Pivoter du côté droit et tendre la jambe gauche
La tête de l’autre côté
Le corps en arc de cercle
Le poignet droit attrape le bras opposé
S’enrouler
S’asseoir
Attraper la tête en penchant vers la droite
Pas accroupie pour moi
Le bras passe dessous le corps
Se dérouler sur le sol
En lignes de 4 ou 5
Partir en avant
En arrière toute
En oblique vers la droite
Le dernier quart d'heure
Les couleurs de Charleroi
(texte et photos : Anne)
vendredi 18 septembre 2009
1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 ...
Trois, Quatre,
Cinq, Six,
Sept, Huit,
…
L’un devant l’autre, L’autre devant l’un,
L’un devant l’autre, L’autre devant l’un,
L’un devant l’autre, L’autre devant l’un,
L’autre en l’air et l’un par terre,
L’autre devant l’un, L’un devant l’autre,
L’autre devant l’un, L’un devant l’autre,
L’autre devant l’un, L’un devant l’autre,
L’un en l’autre et l’autre par terre,
…
Un, Deux,
Trois, Quatre,
Cinq, Six,
Sept, Huit,
On boude,
On regarde le spectacle,
On en a ras-le-bol de ce cours,
Et on se relaxe,
…
Et on met les deux en même temps,
Et on s’embrouille,
Et on recommence,
Faites attention aux regards,
Mettez de l’intention,
Pensez aux gestes,
Si vous êtes fatigué on s’arrête,
On continue !
…
Un, Deux,
Trois, Quatre,
Cinq, Six,
Sept, Huit,
…
Refaire, Re-refaire,
Répéter, Re-répéter,
S’amuser, rire de soi-même,
Se concentrer, Progresser,
…
Et puis sourire,
Etre fier de soi,
Se dire qu’on y arrivera,
Que c’est pas si difficile que ça,
…
Et puis, Waouw !
On y arrive, tous ensemble,
On peaufine l’une ou l’autre attitude,
On re-décompose pour mieux accélérer,
…
Une pause,
Je les regarde,
Ils sont biens,
Ils s’appliquent,
Ils réussissent,
Ils sourient,
Ils sont heureux,
Moi aussi,
Vive la danse !
(texte : Olivier, photo : Anne)
samedi 12 septembre 2009
VOUS
(texte et photos : Anne)
jeudi 10 septembre 2009
DECORS
Même les éclopés sont attendus.
Réveil du corps.
Le poids des os est supporté par le sol.
Étirer sur toute la longueur.
Se plier pour mieux s'étaler ensuite.
Prendre conscience de chaque muscle.
Torsions de chaque extrémité des os.
Imprimer le mouvement, l'un vers l'intérieur et l'autre vers l'extérieur.
Tapoter la surface de toute la peau.
Se préchauffer.
Y aller.
Aujourd'hui, c'est le corps qui parle d'emblée.
Enfin bouger, danser, jumper.
Chacun selon ses possibilités.
La diversité des gestes.
Travail en sous-groupes.
Découvrir les limites et les surpasser.
Créer des minutes de travail ensemble.
S'inscrire dans un travail collectif.
Être avide d'exigences.
Mesurer l'importance de chacun.
Respecter l'engagement pris.
Sentir que le travail avance et s'intensifie.
Travailler, travailler et encore travailler.
Un bonheur.
Pas besoin de trop parler.
Entrevoir le décors et l'imaginer en réalité.
Les énergies ne demandent qu'à converger vers l'objectif.
jeudi 3 septembre 2009
ONE HUNDRED
Bien positionner chaque bouton.
Les moments sont paisibles.
Cinq fois deux tapis pour doubler les épaisseurs.
Travail de centrage.
Inspirer
Expirer.
Fouler l'air de 5 coups de bras saccadés.
Gonfler son poumon gauche.
Basculer de l'autre côté.
Dilater cette fois le poumon droit.
L'oxygène circule.
Émergence d'émotions pour l'une.
Chacun est appliqué ce soir.
Moments d'équilibre discrets.
Cela s'appelle 10x10 en français.
S'aider du coude gauche encore plié.
Les yeux rivés au ventre, le bas.
S'étirer.
Les paumes des mains vers le haut.
La jambe gauche tendue à 90°.
Le mollet droit tiré par le talon.
Travail de concentration.
Belle rentrée prometteuse.
(texte et photo : Anne)
mardi 18 août 2009
HELIOS
Je voudrais marcher uniquement avec les talons et courir à toute allure comme il y a de cela encore quelques semaines.
Je suis obligée de freiner.
Mon corps se balance d'arrière en avant et n'a plus aucun plaisir dans le mouvement.
Je passe mon temps à poser le plus correctement possible un pied devant l'autre.
J'évite de claudiquer dans le couloir qui convoitais le pas de course.
Je suis contrainte au ralenti.
Mes appuis inférieurs sont grippés et au repos imposé.
Je m'oblige à distiller l'énergie contenue en moi.
Pour l'instant, je danse quand je plonge dans l'eau.
Je m'allège là où tout pèse.
En apesanteur dans le liquide...alors je libère toutes mes forces.
Ces dernières nuits, je rêve d'organiser ma vie dans une piscine.
Au réveil, c'est le poids des articulations rouillées qui me rappelle au petit jour.
Je voudrais passer des heures entières à nager et tourner dans l'eau...je n'ai pas dit sauter et sprinter...
J'arrive trop tard, je ne sais plus me déplacer comme à l'habitude...dommage pour moi...
Les gestes de mon quotidien ne sont plus miens...
Ils imposent le calme.
Je lève les pieds...
Les deniers des citoyens se sont envolés
Tels que je ne trouve sur mon parcours aucun bain public au centre ville !
(texte et photo : Anne)
lundi 17 août 2009
PFFF !
Plus envie d’étudier ces équations, ces vecteurs et ces démonstrations ! État d’âme d’un danseur du quotidien qui n’apprécie plus la danse du stylo dans ses mains, d’un étudiant qui voudrait cesser ce ballet de traits qui se déploie sans cesse sur ses feuilles blanches !
Envie de pouvoir revenir, enfin, au Carpe Diem du mouvement, à la joie du corps en cadence qui s’exprime … Envie de me reconnecter à cette musculature qui ne demande qu’à s’ex-penser, envie de retoucher mes os tordus, de reprendre conscience du squelette qui me charpente …
Envie d’en finir avec ses « vacances » trop longues, envie de revenir à ce génial projet … Plus que deux semaines à tenir …
Pfff !
(texte : Olivier, photo : Anne)
samedi 8 août 2009
RETROUVAILLES
Ce matin, il n’y avait plus que les trois magnifiques soleils d’Anne pour illuminer la pièce. Ils faisaient pâles figures face à tous les sourires rayonnants des convives quelques heures auparavant.
La fête était finie, le rangement pas tout à fait. La pièce était bancale. Des chaises y trainaient, orientées vers des souvenirs.
Une soirée, comme une étape au milieu des vacances. Une halte parmi la douce solitude des congés de l’été. Quelques heures de bonheur qu’on a longuement préparé.
Et puis il y eut ces deux invités du bout du monde pour un temps d’apéro : un miracle des ondes qu’on voudrait aussi remercier pour leur obstination à parcourir la Terre.
Il y avait aussi ce buffet, hétéroclite et savoureux, à l’image du groupe en somme. Tous avaient rivalisé pour émousser nos papilles qui ne savaient plus où donner de la tête. Pour clore la dégustation, il y a eu ces desserts : ceux qu’on attendait depuis longtemps, et ceux qui se sont invités à l’improviste, peut-être encore plus savoureux que les autres.
Merci à tous ceux qui ont pu venir et désolé pour les autres : on n’a qu’un peu pensé à vous ;-)
(texte et photo : Olivier)
jeudi 30 juillet 2009
CARTE POSTALE
"Je t'écrirai chaque soir pour te raconter la journée de là-bas...je n'ai pas envie de te quitter si longtemps...je ne pourrai rien t'envoyer mais tu sauras que je t'écris et que je pense à toi pendant ce temps..."
"Les vacances, c'est pour mieux se retrouver..."
"Quelle organisation ! "
"Je veux bien faire la vaisselle..."
"Nous apporterons deux tartes aux légumes (délicieuses)..."
"Tu l'as fait exprès d'aller chercher l'endroit où il y avait une machine à laver ?..."
"A bientôt, mais pas trop souvent sur le net..."
"J'étais un peu inquiet par rapport à ton absence de réponse à mes divers mails..."
"J'avais envie de vous revoir tous en fête !..."
"Eh les copains, ça ne vous tente pas ?..."
"Nous viendrons avec Rachel..."
"Passez une très belle soirée..."
"5 h de décalage...dans quel sens...cela fait minuit ou 14 h pour toi ?..."
"...offert deux billets pour aller à la mer...je ne m'attendais pas à ce cadeau..."
"Nous comptons partir en last minute vers des cieux plus cléments..."
"Voilà ces photos en guise de carte postale...je t'attends"
"Je prie pour que cet imprévu surgisse et que tu puisses finalement venir..."
"Je prendrai mon téléphone demain...profitez bien de vos congés..."
"Quelques jours de vacances dans un petit coin de paradis en montagne..."
"Prendre un peu de repos et de détente..."
"J'aiderai avant et pendant le repas..."
"C'était pour vous, pour vous les offrir..."
"Pas de nouvelles...donc tout va bien..."
"Merci de votre attention..."
"Tu me manques...cette fois je te l'écris...et tant pis !"
"Les vacances, c'est pour mieux nous retrouver..."
"Tu sais...je n'ai strictement rien fait pendant ces vacances...Quand tout s'arrête, j'ai peur..."
"Je suis ici...moi qui pensais trouver le silence...je suis à nouveau réveillée par les bruits de la nature...en ville je n'entends rien quand tout s'éteint..."
"Je vous embrasse tous..."
"A bientôt..."
(texte : Anne et Collectif, photos : Anne)
lundi 6 juillet 2009
AEROPORTEUR OU MONTGOLFIERE...VOYAGE AU RAS DU SOL...
Deux.
En avant, en arrière.
Par moments, transversalement.
Je cours trop peu.
Je piétine rarement.
Je trépigne plus souvent.
Je pivote.
J'en ai appris la densité avec un roulé de balle de tennis.
Ils adorent la rosée du matin ou la pluie qui vient de gorger la pelouse et ses trèfles.
Je suis au monde au travers de mes deux pieds.
J'ai le pied long et large.
Le pied égyptien hérité du paternel.
Il dit le bon de son propriétaire.
Je ne suis pas dépositaire.
Mes pieds captent l'envie et la tension de se relever.
Ils élancent vers l'autre.
Quand le pied droit hurle de douleurs lancinantes et piquantes à la fois.
C'est de la faiblesse pour tout le corps à subir.
Le langage commun dit que le corps repose sur les pieds...
Je ne trouve pas cela juste...
Quand je me place dans mes pieds,
ou plus exactement dans les os de ces derniers et
que je palpe l'élasticité des arches antérieurs...
Je n'ai aucunement la sensation de porter tout ce corps...
Et dans mon cas, ce n'est pas peu dire...
La tension éparpillée et bien dosée dans celui-ci me donne l'impression que les pieds sont justes placés à quelques centimètres des mains.
Ils peuvent alors s'élèver si le désir les porte...
(texte et photos : Anne)