mercredi 10 juin 2009

LIEN ?









(photo : Anne)

A. m'écrit ce soir : "Pour te répondre, le lien avec la danse ?
L'écoute, la perception, le partage, l'oubli, se fondre dans le décor, l'espace et le temps.
Danser sa vie au quotidien, avec les éléments que l'on projette, reçoit, imagine, au sens le plus large...sentir sans réfléchir."
Il cite Maurice Béjart : "la danse est union, la parole divise".


A., quand il danse, c'est la couleur du sud...
Il glisse et virevolte comme les notes de blues...
Le long des cordes d'une guitare tzigane, en bord de Meuse...
Sur le quai de la rive droite, là, à Dinant, son pays d'adoption...
Une terre de légendes peuplée d'elfes et de sorcières...

Voilà, A., la poésie qui danse aujourd'hui ton quotidien d'un autre temps...tu désirais tant la partager ici.
Elle est de Roger D. de Saint-Pourçain-sur-Sioule, en France.

Déjà loin cette époque
Culotte courte et râpée
Permettez que j'évoque
Les cabinets d'pépé.

Une cabane en planches
Servait de petit coin
La semaine, les dimanches,
Tout au fond du jardin.

Point de papier de soie
Des journaux découpés
Faisaient toute la joie,
Des cabinets d'pépé.

Les araignées, énormes,
Tissaient leurs toiles grises
Avec d'étranges formes
Réservant des surprises.

Ce lieu n'était pas sain
Quand l'araignée bougeait
La culotte à la main
Souvent je me sauvais.

Lorsqu'il pleuvait très fort
Le toit étant percé
Nous goûtions le confort
Des cabinets d'pépé.

Automne, belle saison,
Vent poussant sous la porte
Au gré de sa chanson
Les dernières feuilles mortes.

Au plein coeur de l'hiver
Un froid glacial régnait
Et dans le matin clair
Personne ne traînait.

Printemps, bruissements d'ailes
Sur le rebord du toit,
C'était la tourterelle
Appréciant fort l'endroit.

Égayant une face
Des cabinets d'pépé
La rose avait sa place
A profusion, l'été.

Les odeurs du jardin
Pénétraient la bâtisse
Elle embaumait le thym
La menthe et la mélisse.

Dans les WC modernes
Cherchez la poésie
C'est la culotte en berne
Qu'on vise la sortie.

Je regrette l'époque
Culotte courte et râpée
Je regrette l'époque
Des cabinets d'pépé.

1 commentaire:

  1. Merci beaucoup,je partage ton avis azzafi.
    Le texte qui l'accompagne et très délicat.
    jj

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